Panthéons des héros – Soldats et généraux
Vitrines
des Médailles militaires
Panneaux
de présentation d’affiches de propagande de l’époque.
Affiches
de propagande diverses
LE HEROS DE LA GRANDE GUERRE
C’est la victime, souvent appelée "martyr" à l’époque, qui devient le nouveau héros humble, démocratique, mais dont la souffrance a été subie. Au cours du XXe siècle, la perception de la guerre a aussi changé d’échelle accompagnant ce passage de l’héroïsme à la victimisation.
La France victorieuse défile sous l’Arc de Triomphe le 14 juillet 1919 mais aujourd’hui la Grande Guerre est considérée par les Européens comme une défaite pour le continent et l’humanité. C’était déjà le point de vue de certains écrivains pacifistes de la génération du feu.
L’ambiguïté qui continue d’entourer ces notions de héros et de victime est révélatrice de la place paradoxale de l’individu à l’ère des masses, à la fois valorisé et nié car identique à l’autre.
Le 10 novembre 1920, à Verdun, un soldat fut choisi pour tirer au sort parmi huit cercueils celui qui devait être inhumé sous l’Arc de Triomphe. Cette décision prise à la fin de la guerre d’honorer les restes d’un des soldats non identifiés morts au champ d’honneur, montre la volonté de la République de prendre en compte un deuil collectif. Le culte est à la fois patriotique et funéraire
DU PATRIOTISME A LA PROPAGANDE ET AU BOURRAGE DE CRÂNE
La propagande est la diffusion d'idées destinées à influencer ou à conditionner le comportement humain. La mobilisation des esprits est un facteur de la victoire.
La propagande doit faire comprendre à la population que la France se bat pour le droit, elle participe à la lutte du bien contre le mal, les pays alliés participent à la défense de l'humanité et de la civilisation.
Les slogans, l'affichage ou les comptes rendus optimistes des bulletins officiels des armées ne peuvent évidamment que suciter des comportements patriotiques. L'affiche française la plus célébre est "On les aura !". Elle représente un soldat qui incite les autres à le suivre pour terrasser l'ennemi. C'est l'affiche du 2éme emprunt de la défense nationale en 1916. Il y a eu aussi une grande mobilisation sur la destruction d'édifices religieux par les allemands.
LE RÔLE DE LA PROPAGANDE
La France en 1914 est un pays rural par opposition à l'Allemagne pays industriel. La propagande s'attache à la défense du sol, de la terre, valeurs que le paysan connait, travaille tous les jours et qu'il est enclin à défendre quoi qu'il arrive. Cette terre lui colle aux pieds. La propagande joue pleinement son rôle quand elle l'invite à défendre farouchement la terre qui est son outil de travail.
La propagande va aussi jouer son rôle aprés le sacrifice de Verdun, l'échec de l'offensive du chemin des Dames en 1917, et le contre-coup de la révolution russe. Elle va s'employer à fortifier le sentiment national et insister sur le péril encouru par la nation.
LES GRANDS PRINCIPES ANNONCES
Le premier principe de la propagande est que l'armée française est meilleure que l'armée allemande. Et que l'ennemi est inconscient de s'attaquer à nous.
Son second principe est que la guerre n'est pas meurtriére ou plus exactement n'est meurtrière que pour l'ennemi. Il était de règle de considérer les pertes de l'adversaire comme trés supérieures aux nôtres. Il suffisait pour tranquilliser le peuple d'affirmer "pertes minimes", peu importantes", donc mamans dormaient tranquilles.
Son troisième principe est que les mots ne signifient pas la même chose suivant qu'il s'agit des amis ou des ennemis. Lorsque nous prenons deux lignes de tranchées c'est un succé puisque nous avons avancé mais si l'ennemi prend deux lignes de tranchées c'est un échec puisque il n'a pas percé.
Le quatrième principe est que l'ennemi est capable de toutes les turpitudes et qu'il a tous les vices alors que la vertu règne dans nos rangs. La propagande poussée à l'extrême conduit au bourrage de crâne.
Un autre objectif de la propagande alliée est de rassurer les pays étrangers, encore neutre, et en s'adressant à leurs opinions publiques, de les obliger d'une manière ou d'une autre à se prononcer pour le bon camp et même à s'engager dans la lutte.
PATRIOTISME et AMOUR DE LA PATRIE
Un patriotisme à l'extrême se rapproche de la propagande par de nombreux aspects.
L'insistance sur l'amour de la patrie ou encore le bon comportement du citoyen français expriment clairement une volonté de transmettre les idées républicaines aux Français dès le plus jeune âge.
La croissance des écoliers dans le sentiment d'une mobilisation militaire illustre une nouvelle fois cette stratégie de la IIIe République de préparer la nation à un conflit qui s'annonce proche. L'expression de la blessure laissée par la perte de l'Alsace-Lorraine ajoute à ce tableau.