Vers le milieu de l’année 1915, trois premiers colombiers mobiles ont déjà été réalisés par la transformation d’autobus à impériale.
L’ennemi n’ignore pas l’utilisation prépondérante des pigeons dans les communications des armées françaises. Dans les régions envahies, il organise la destruction systématique des ressources colombophiles afin d’éviter que les pigeons ne puissent assurer la transmissions de précieuses indications sur l’ennemi. Côté allié, lors des offensives, on savait que la destruction des ressources colombophiles dans les régions envahies, par ordre de l’ennemi allemand, donnait la certitude de ne retrouver aucun pigeon vivant lors de la conquête d’un hameau ou d’un village.
Seuls les pigeons voyageurs fonctionnaient régulièrement en toutes circonstances pour permettre les communications et cela malgré les bombardements, la poussière, la fumée ou la brume. Ils apportaient dans un délai relativement court des précisions sur la situation des troupes engagées.
En 1916, l’Armée française fait fabriquer par son créateur Mr Léon Beague, 16 pigeonniers sur remorque, afin d'améliorer la mobilité. Certains pigeons deviendront de véritables héros. Le plus connu d'entre eux est "Le Vaillant", matricule 787.15, qui fut lâché du fort de Vaux le 4 juin 1916 à 11 heures 30 pour apporter à Verdun le dernier message du Commandant Raynal. Celui-ci écrivait :
"Nous tenons toujours, mais nous subissons une attaque par les gaz et les fumées très dangereuses.
Il y a urgence à nous dégager. faites-nous donner de suite toute communication optique par Souville, qui ne répond pas à nos appels. C'est mon dernier pigeon.
Signé : Raynal."
Ce célèbre pigeon a obtenu la citation suivante à l'ordre de la Nation avec attribution de la croix de guerre :
"Malgré les difficultés énormes résultant d'une intense fumée et d'une émission abondante de gaz, a accompli la mission dont l'avait chargé le commandant Raynal, unique moyen de communication de l'héroïque défenseur du fort de Vaux, a transmis les derniers renseignements qui aient été reçus de cet officier fortement intoxiqué, est arrivé mourant au colombier."
L'utilisation du pigeon soldat a permis de sauver de nombreuses vies humaines. C'est ainsi que le Capitaine René écrit dans son ouvrage : Lorette, une bataille de 12 mois, octobre 1914 - septembre 1915 :
- "Une unité de chasseurs à pied, engagée à fond, s'est trouvée en pointe et coupée des autres unités.
Tous les moyens pour aviser le commandement de cette situation étaient fauchés par les bombardements ou le tir des mitrailleuses.
Le téléphone était coupé et la liaison optique impossible en raison de la fumée des éclatements. C'est alors que les chasseurs qui avaient emportés quelques pigeons voyageurs obtinrent de les lâcher avec le message suivant :"Sommes sous le Souchez. Subissons lourdes pertes, mais le moral est très élevé. Vive la France !"Du colombier, le message fut transmis à l'artillerie qui allongea le tir, protégeant ainsi nos chasseurs d'une contre-attaque allemande. Ainsi Souchez fut libéré."
Entre 1917 et 1918, il fut fait un emploi intensif des pigeons. Les unités commencèrent à chiffrer leurs messages afin d’éviter les indiscrétions dans le cas où les oiseaux tomberaient entre les mains de l’ennemi.
La France se maintenait ainsi en permanence informée de la position de ses troupes.
Au début de 1918, l’armée disposait de 24 130 pigeons, dont plus de 15 000 parfaitement éduqués à la mobilité et entraînés. Les demandes de pigeons, formulées par les troupes en ligne, les chars d’assaut, l’aviation, devenaient de jour en jour plus pressantes et plus nombreuses. L’emploi des messagers volants était très varié : à titre d’exemple, les aviateurs en détresse pouvaient faire connaître leur position grâce au lâcher de messagers ailés.
Source : http://www.histoquiz-contemporain.com/Histoquiz/Lesdossiers/premiere/pigeons/Dossiers.htm
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