HISTORIQUE DES TRANSMISSIONS
La Grande Guerre est le premier conflit pendant lequel les télécommunications militaires ont pris une grande ampleur et jouèrent un rôle aussi primordial dans le succès des combats.
Les moyens techniques de communication au début de la guerre étaient encore la signalisation optique, par fanions et héliographes, systèmes totalement dépendants de la météo et de l’évolution des opérations.
Le télégraphe et le téléphone étaient longs à établir et demandaient aux interlocuteurs de parler chacun à leur tour : la cacophonie était reine. Le réseau était très fragile. L’isolation des fils n’était pas bonne, et les fils se rompaient facilement.
Les liaisons aériennes, bien que dépendantes des conditions météorologiques, allaient jouer un rôle important :
- l’avion était un puissant agent de liaison pour le renseignement sur la situation et les mouvements de l’infanterie en éclairant sa marche et en signalant l’attitude de l’ennemi. Il
indiquait aussi des objectifs à l’artillerie en observant les tirs. Il faisait des reconnaissances pour le compte du commandement. Il transmettait éventuellement aux unités des ordres du commandement par un signal convenu d’avance.
- le ballon, maintenu loin de l’artillerie ennemie, jouait aussi un rôle d’observation.
LES UNITES ET LES SERVICES DE TRANSMISSION
En 1913, la télégraphie militaire française sans fil était confiée du 8ème Régiment du génie. Dès le début de la guerre, il assurait les communications entre les différentes armes placées en 1ère ligne.
En première ligne, sur le front, il s’agissait de réaliser un important réseau filaire pour assurer les communications téléphoniques et télégraphiques entre le haut commandement et les premières lignes.
Des milliers de kilomètres de lignes ont ainsi été posés et réparés à travers les tranchées, souvent au prix du sang.
L’action des sapeurs-télégraphistes, tireurs de lignes, radio ou chiffreurs, regroupés principalement au sein du 8ème Régiment du génie, a été héroïque tout au long de cette guerre 1914- 1918.
Les pertes de ce régiment sont de 1500 tués à l’ennemi et de 6000 blessés : 1500 citations individuelles ont été décernées.
Le 8ème Régiment de transmissions d’aujourd'hui hui est l’héritier du 8ème Régiment du génie. Il est implanté près de Paris, au Mont Valérien.
Le service de télégraphie de deuxième ligne était un service militarisé formé d’agents des P.T.T. connu sous le vocable de “La Bleue”. Il assurait le service télégraphique et téléphonique de l’arrière. Il maintenait la liaison entre le front et le reste du pays.
Le service d’écoute et de radiogoniométrie et la section du chiffre s’employaient à intercepter et déchiffrer les messages de l’ennemi et à déterminer la position et les mouvements de ses troupes.
Les agents de liaison étaient les hommes qui assuraient la liaison au péril de leur vie lorsque les autres moyens de communication étaient coupés.
Les pigeons voyageurs et les chiens de liaison furent un moyen de communication modeste mais efficace.
SUCCES et ECHECS DES TRANSMISSIONS
La bataille de Verdun a démontré les déficiences des transmissions : observation aérienne
insuffisante, voire inexistante. Les avions français étaient évincés du ciel tandis que les ballons d’observation allemands dirigeaient les troupes sans aucun risque. Les informations étaient trop nombreuses et contradictoires. Le téléphone et le télégraphe étaient très vite coupés.
Seuls restaient les pigeons, les coureurs et la voie sacrée de Bar Le Duc.
La bataille de Moronvilliers au point de vue des transmissions a été une grande réussite. Tout un plan fut établi pour pousser en avant un réseau télégraphique et radiotélégraphique à grand rendement.
Cependant le procédé d’investigation le plus puissant, l’observation aérienne, fut contrarié par des circonstances atmosphériques défavorables.
LA CENTRALISATION DES TRANSMISSIONS
Le 23 mai 1917 fut créée une “Section d’instruction” afin d’améliorer les transmissions : former un personnel de remplacement. Le matériel et les effectifs augmentaient.
En 1914, pour une division d’infanterie, on comptait 80 hommes chargés des transmissions. En 1918, cet effectif monta à 500
En août 1914, le Général Ferrié fut nommé directeur technique de la radiotélégraphie militaire. Il développa le courant alternatif, les détecteurs électrolytiques, les procédés de mesure d’onde, des modèles divers de récepteurs, les premiers postes de T. S. F...
Il créa un service de radiotélégraphie aérien : auparavant les liaisons avec les avions étaient très sommaires (rapport au sol, lance message).
Des postes radio de petite puissance furent mis en place.
En 1916, des postes puissants d’une portée de 150 kilomètres et pouvant communiquer dans les deux sens furent alors créés et installés dans les avions.
Puis en 1917, les communications téléphoniques et télégraphiques entre avions furent testées et validées.
En 1917 la liaison T.S.F. fut réalisée entre les chars d’assaut et les postes fixes, mettant fin à ce qui ressemblait à de grosses boites sourdes et aveugles.
EN CONCLUSION
En 1914, le système des transmissions était bien organisé. Le conflit devait être court et limité dans l’espace. Au lieu de cela, la guerre se durcit et s’étendit dans la durée. Dans ce contexte, les transmissions devaient rendre de plus en plus de services, ce qui nécessita leur évolution. Les progrès furent énormes. A la fin de la guerre, les transmissions sans fil étaient possibles avec l’aviation, les chars d’assaut, entre les divisions d’infanterie...
Depuis, les communications restent et seront toujours le fer de lance de la guerre.
Elles sont la vue, les oreilles, la parole et le guide du combattant.
Merci à http://www.anatc-tnb.fr/memoire/Centenaire14-18 pour cet exposé sur les transmissions
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