Durant la période de la protohistoire l'évolution technique de l'armement a peu évolué. Il s'est surtout adapté à des techniques de combat en fonction des situations.
Toutefois, suivant l'époque certaines évolutions technologiques ont vu le jour.
Nous allons surtout détailler les deux grandes périodes que sont Hallstatt ( -800; -400) et la Tène finale (Ier siècle avant notre ère à -50).
LE GUERRIER GAULOIS DE L' HALLSTATT
La période de Hallshatt tire son nom du village autrichien où ont été découvertes les traces de civilisation celte les plus anciennes. Appelée aussi civilisation hallstattienne sa période chronologique s'étend de -1100 à environ - 400 divisée en 2 grandes périodes :
La première période de -1100 à -800
la seconde période de -800 à -400.
Durant cette période les mouvements de troupes sont importants et la renommée des guerriers gaulois (ou celtes) se répand dans toute l'Europe. Ils interviennent en tant que mercenaires n’hésitant pas à changer de camp lorsque l'offre est plus intéressante.
Crédit Photo : AHVAE - LES ORATELLI
L'équipement
L'arme principale est la lance. La raison est simple. Peu chère à fabriquer car nécessitant peu de matière noble qu'est le fer, elle est très maniable et cause de nombreux dégâts chez l'adversaire. Pouvant être maniée à une ou à deux mains sa longueur varie de 180 à 250 cm. Le fer peut avoir une grande variété de formes mais la principale forme est la feuille de saule.
L'épée est relativement courte (entre 65 et 70 cm de lame) et est particulièrement effilée et pointue, permettant ainsi un combat rapproché ou bien un combat de mouvement sur des chars. Fabriquée en fer, la poignée est en bois. Elle est traversée par la soie qui est écrasée afin de créer un rivetage. Le profil de la lame peut être lenticulaire ou posséder un cœur en forme de losange dont les arêtes extérieures sont étirées pour former la lame (voir les graphiques ci-dessous).
Le poignard peut être présent dans la panoplie.
Le casque celte est non plus en bronze mais en fer plus léger et de forme oblongue, souvent terminé par un cimier. Le visage est protégé par des paragnathides en fer couvrant les joues. Un protège-nuque peut être présent.
Le reste du corps est protégé par un linotorax. Cette protection est composée de plusieurs couches de lin collé. Bien que lourde et rigide, cette protection relativement simple à fabriquer est efficace contre les coups de taille et les coups d'estoc.
Enfin le bouclier. De forme ovale pour une dimension d'environ 150 à 160 cm de haut pour une largeur de 50 à 60 cm de large est en bois. Le détail de sa structure sera vu plus bas. Percé en son centre pour y placer la main, un manipule horizontal placé sur le centre de gravité permet une manipulation aisée d'une main de manière défensive comme offensive.
Le plateau est renforcé par une spina en bois qui a aussi un rôle de protection de la main. Le tout est fixé et blindé par le umbo en fer et des rivets.
Crédit Photo : AHVAE - LES ORATELLI
LE GUERRIER DE LA TENE FINALE
Le combattant de cette période contemporaine de la guerre des Gaules est le plus connu. Sa panoplie est la même que son ancêtre du Hallstatt à quelques variations près.
Le casque est devenu rond et possède un protège-nuque plus important. Cette forme permet aux armes de glisser dessus et d'éviter les prises. De plus cette forme plus compacte permet d'avoir une protection optimale en limitant l'incidence du poids sur les mouvements.
L'épée s'est allongée, bien que des modèles courts existent toujours (voir les techniques et les types de combattants), la longueur moyenne d'une lame est désormais de 80 cm pour une largeur moyenne de 6 cm. La pointe effilée a laissé place à une forme d'ogive.
Cette arme s'est adaptée à de nouvelles techniques de combat telles que le combat monté où l'on se bat essentiellement à coups de taille. Portée à droite, elle est glissée dans un fourreau en fer composé de trois pièces et est fixée à une ceinture à suspension.
Ce système encore mal connu permettrait de donner à l'arme une certaine liberté de mouvement sans gêner le combattant (différentes hypothèses ont été émises quant à son montage).
Le bouclier a légèrement évolué et est devenu composite. Lorsque au Hallstatt les boucliers étaient composés de couches de bois croisés, à la Tène finale, des couches de lin vont être insérées entre les couches de bois rendant le bouclier plus résistant aux chocs mais aussi plus souple.
La spina s'est sensiblement affinée, voire a complètement disparu sur certains modèles.
Le umbo s'est développé et la simple double coque de fer clouée sur la spina a laissé la place à une coque d'un seul tenant avec des ailettes permettant le positionnement de rivets.
Les boucliers sans spina, plus légers, ont un umbo circulaire tenu par six rivets.
Un nouveau type de protection est apparu au cours du IVe siècle avant notre ère, la cotte de mailles annulaire de type lorica hamata. Cette protection en fer est composée d'anneaux de 6 mm. Bien que lourde, elle présente l'avantage d'être extrêmement souple et de former une seconde peau protégeant ainsi le combattant des coups de taille. Mais elle est inutile contre les coups d'estoc.
Les pointes écartant les anneaux. Il est aussi à supposer que les combattants portaient sous la cotte de maille une protection supplémentaire appelée subermalis permettant d'absorber les chocs.