La télégraphie sans fil permet d'écrire à distance en utilisant des ondes électromagnétiques (sans fil télégraphique).
Pour transmettre la télégraphie sans fil, on se sert de l'alphabet Morse, dans lequel les lettres sont représentées par des combinaisons de signaux longs ou traits et de signaux courts ou points.
Albert Paulmier
À l'aide d'un manipulateur morse, on fait correspondre à ces signaux des émissions de séries d'étincelles courtes ou longues.
La première conférence radiotélégraphique internationale organisée en 1903 à Berlin a abouti aux premières bandes marines, puis dès 1912 aux bandes de TSF en longueurs d'onde partagées entre services (la longueur d'onde est l'unité couramment utilisée jusqu'en 1960 où la fréquence est introduite).
DECOUVERTE et DEVELOPPEMENT de la TSF
LA TELEGRAPHIE SANS FIL
La fin du XIXème siècle est marquée par les premiers essais de transport de l’énergie électrique sans support filaire, ce qui allait donner naissance à la télégraphie sans fil.
Exploitant les découvertes scientifiques de cette fin de siècle, l’inventeur italien Guglielmo Marconi établit en 1895 la première liaison TSF, d’une portée de plus de 2 kilomètres. En mars 1899, il envoie à travers la Manche un message au professeur Branly.
En septembre, c’est la première communication transatlantique sans fil, entre l’Angleterre et Terre-Neuve.
Le Lieutenant Gustave FERRIE
Un jeune officier sapeur télégraphiste s’enthousiasme pour ces nouvelles techniques dont il perçoit immédiatement l’intérêt, tant pour leurs applications civiles que militaires.
Le lieutenant Ferrié est instructeur au sein de la jeune école militaire de télégraphie électrique du Mont Valérien, site élevé initialement choisi pour ses capacités en télégraphie optique.
Gustave Ferrié met en place les premiers équipements fixes et mobiles qui montrent leur efficacité en 1902, après l’éruption de la montagne Pelée sur l’île de la Martinique.
Pour organiser les secours, le ministère des colonies demande en urgence l’établissement d’une liaison entre la Guadeloupe voisine et la Martinique, ainsi que l’aide des militaires.
La liaison, réalisée 70 jours après l’éruption compte tenu des délais de transport des équipements nécessaires, permet la coordination des secours et la reconstruction de la ville de Saint Pierre.
PREMIERS ESSAIS
Les premières expérimentations du capitaine Ferrié utilisent des petits ballons gonflés au gaz d’éclairage. Appliqués entre Lorient et Belle Ile, puis entre Belle Ile et le phare de la Courbe en Gironde, ces essais confirment que la valeur du champ électrique dépend très largement de la hauteur effective de l’antenne et conduisent le capitaine Ferrié à rechercher des hauteurs très élevées.
LA TOUR EIFFEL sauvée par la TSF
C’est à la même époque que la Tour Eiffel, jugée comme un vestige encombrant de l’exposition universelle de 1889, a vu sa destruction différée, faute de crédits suffisants.
Elle s’élançait au milieu d’un terrain vague, véritable brousse où l’on venait chasser le lapin.
Le nombre de visiteurs ne garantissait plus sa rentabilité financière, tandis que le prestige de son fondateur, Gustave Eiffel, était fort entamé par l’affaire du canal de Panama.
Soutenu par ce dernier, le capitaine Ferrié obtient l’autorisation d’y installer un laboratoire.
Les liaisons se révèlent excellentes, que ce soit avec les places fortes du Nord ou avec les forts des environs.
Ferrié constate que, malgré la masse métallique du monument qui absorbe une partie de l’énergie, les portées atteignent facilement plus de 400 kilomètres : les essais sont couronnés de succès.
A partir de 1907, les émissions de la Télégraphie sans fil touchent très rapidement le monde entier : cet intérêt reconnu comme stratégique va définitivement sauver la tour Eiffel.
HISTORIQUE de la TSF
Dès le début du xxe siècle. Les stations de TSF à détecteur magnétique et à détecteur électrolytique permettent la réception des ondes radioélectriques dans les bandes radios, des stations d'émission radioélectrique, des signaux de la tour Eiffel et des premiers postes de radiodiffusion.
En 1902 : les données et prévisions commencèrent à être transmises par télégraphie sans fil aux navires en mer et les données provenant de ces derniers le furent dès 1905.
En 1903 : Conférence télégraphique de Berlin de 1903 par (neuf pays).
La demande pour une station privée de TSF était faite au directeur des postes du département où habite le pétitionnaire1.
En 1906 : conférence de Berlin2.
Le 5 mars 1907 parut le décret qui classait les stations radiotélégraphiques en catégories et prévoyait des autorisations accordées par l'administration des PTT pour l'installation des stations privées et d'installations des stations temporaires.
Dès 1907 : on commença les échanges de données météorologiques avec les États-Unis, la Russie et l'Asie de l'est, permettant d'avoir une meilleure analyse des systèmes en amont.
Dès 1907 : dans les stations TSF le détecteur magnétique et le détecteur électrolytique sont progressivement remplacés par le détecteur à galène pour sa simplicité.
Le 1er juillet 1913 : application de la Convention de Londres3.
1917 : en France : les postes de réception horaires ou météorologiques, dont la concession est sollicitée par des citoyens français, sont autorisés par le chef du service local des PTT sur demande de l'intéressé. Les postes de réception horaires ou météorologiques ne donnent lieu qu’à la perception d'un droit, fixe de cinq francs par an et par poste.
En ces temps de guerre, tous les postes privés radioélectriques, sauf ceux utilisés par ou pour le compte des autorités militaires, doivent être supprimés.
Dès 1920 : Quelques stations de radiodiffusion aux États-Unis émettent dans la bande des petites ondes 600 mètres à 200 mètres (500 kHz à 1 500 kHz).
Dès 1922 : Quelques stations de radiodiffusion en Europe émettent dans la bande des grandes ondes 3 000 mètres à 1 000 mètres (100 kHz à 300 kHz).
Dès 1923 : Quelques stations de radiodiffusion en Europe émettent dans la bande des petites ondes 600 mètres à 200 mètres (500 kHz à 1 500 kHz).
En 1923 : en France, le service amateur est clarifié5.
En 1923 le 27 novembre des radioamateurs réalisent la première liaison bidirectionnelle transatlantique sur une longueur d'onde spécialement autorisée d' environ 103 mètres (2,912 MHz), depuis Nice, Léon Deloy 8AB, et depuis les États-Unis, John L. Reinartz, 1XAM et Fred Schnell, 1MO 6.
1925 : Le physicien anglais Edward Appleton met en évidence par expérience la présence des couches imaginées par Oliver Heaviside et Arthur Kennelly. Ces couches prennent le nom de couche d'Appleton puis de couche de l'ionosphère. Peu après, les physiciens américains Gregory Breit et Merle Antony Tuve mesurent la hauteur des couches de l'ionosphère à l'aide d'un émetteur d'impulsions radioélectriques.
La conférence de Washington de 1927 prend en compte les découvertes radio et en modifie profondément les bandes. De nouveaux partages du spectre des bandes des fréquences entre les différentes applications services sont créés dès 1927 ( 7 ). Création du Comité consultatif international des radiocommunications (CCIR).
Le 1er janvier 1929, la totalité du monde utilise le nouveau partage des bandes radios fait par la Conférences Mondiale des radiocommunications.